République ou monarchie ?

Luc Ferry publie une chronique dans le Figaro du 28 juillet 2022, intitulée « C’est quoi, être républicain ? ». Et il justifie sa question en faisant remarquer : « Que ceux qui ne sont pas républicains lèvent le doigt ! Curieusement, je n’aperçois dans la classe (politique) aucune main levée. (…) Tout le monde, aujourd’hui, se dit républicain ».
Cependant, faisant remarquer que c’est un mot « fourre-tout », il choisit de l’expliciter : « Dans les années 90, encore, il avait du sens, en particulier dans le monde scolaire. Être républicain, c’était partager la conviction que la laïcité ne se marchande pas, que l’école n’est pas là pour refléter la société, avec ses inégalités de fortune et ses communautarismes religieux, mais au contraire pour les corriger, pour favoriser l’égalité des chances ».

« Être républicain, continue-t-il, ce n’était pas seulement plaider pour un Etat laïc, neutre, qui ne connaît ni idéologie ni religion officielle, mais c’était souhaiter que, dans les classes, la tâche principale du maître ne soit surtout pas de consacrer les croyances familiales ou les partis pris politiques, mais d’enseigner les savoirs, l’esprit critique, le ‘’penser par soi-même’’, quitte à ce que cet enseignement contredise parfois les préjugés issus de la société civile. Républicains et libéraux de gauche (« pédagos ») s’opposaient donc diamétralement ».

Reprenons ces points un à un. Tout d’abord son plaidoyer en faveur de la laïcité : elle a, selon Luc Ferry, deux objectifs : favoriser l’égalité des chances et sortir des « communautarismes religieux ».
En ce qui concerne le premier objectif - favoriser l’égalité des chances – tout courant politique peut s’en réclamer. Il n’est pas nécessaire d’être républicain pour cela. Quant au deuxième - sortir des « communautarismes religieux » - là aussi, ce n’est pas spécifiquement républicain. Tout royaliste veut, lui aussi, combattre les communautarismes.
Par contre, dans la deuxième partie de son exposé, il y a vraiment du spécifiquement républicain. Laissons de côté l’objectif scolaire « d’enseigner les savoirs, l’esprit critique, le ‘’penser par soi-même’’ » qui devrait être la mission de tout enseignant, quel que soit le contexte politique. Honte à Luc Ferry s’il cherche à se le récupérer. La question de fond est la suivante : peut-on concevoir «  un Etat laïc, neutre, qui ne connaisse ni idéologie ni religion officielle » ? C’est de la pure utopie. Un Etat n'est jamais neutre.

Il s’agit là d’une véritable escroquerie intellectuelle. La réalité est que la république et le christianisme sont antagoniques. Nous l’avons déjà évoqué dans un article précédent : 1) la souveraineté du peuple s’oppose à la souveraineté de Dieu ; 2) la Déclaration des Droits de l’Homme et du Citoyen de 1789, base conceptuelle de toutes les républiques, prône l’individualisme, tout le contraire du message du Christ : « Je vous donne un commandement nouveau : vous aimer les uns les autres comme je vous ai aimés » (Jean 13, 34).

En résumé, Luc Ferry a raison quand il dit qu’aucun parti politique, en France, se déclare non républicain. Il met ainsi en relief, sans le vouloir, le fait qu’il n’y a aucun parti politique, présent au Parlement, qui se revendique chrétien. La première condition, pour que cela change, est que se reconstruise la Chrétienté.

Reconnaissons le caractère satanique de la république

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