L'Eglise et la politique
De tous temps, l’Eglise a encouragé l’engagement politique des laïcs. Il suffit de lire l’Evangile pour en être convaincu. Ainsi Saint Luc appelle tout chrétien à se préparer au combat temporel : « Mais maintenant, que celui qui a une bourse la prenne, de même que celui qui a une besace, et que celui qui n’en a pas vende son manteau pour acheter un glaive » (Luc 22, 36)
L’exemple le plus célèbre d’un engagement laïc est celui de Jeanne d’Arc, qui a pris les armes pour combattre les Anglais. Mais ce n’est pas si simple. Quelle orientation choisir ? Dans quel parti politique faut-il s’engager ? L’Eglise n’apporte pas la réponse, bien au contraire. « L’Eglise ne fait pas de politique », nous répond-on. Il y a là une contradiction qu’il nous faut lever. D’un côté, il est juste que l’Eglise ne s’engage pas sur le plan temporel, ce n’est pas son rôle. Mais d’un autre côté, elle ne peut pas se contenter de renvoyer dos à dos les différents protagonistes.
Quand on pose la question à des hommes d’Eglise, ils répondent, dans le meilleur des cas, qu’il existe des formations à la doctrine sociale de l’Eglise – ce qui est déjà une très bonne chose – et à la philosophie. Peut-on aller plus loin ? Les Ecritures nous apprennent que toute l’histoire de l’humanité est polarisée par le combat permanent entre Dieu et le Diable. Cela nous rappelle que ce dernier ne perd jamais de vue son rejet radical de la Création et qu’il fait tout pour la détruire. Agit-il seul ? Bien sûr que non. Il trouve sur terre les alliés dont il a besoin.
Le principal de ses alliés, c’est la franc-maçonnerie. C’est confirmé par ce qu’en dit elle-même cette organisation : « La franc-maçonnerie considère Satan le Grand comme le maître véritable » (Extrait du périodique maçon « Rivista della Massoneria Italiana », 1887). Ainsi il n’est pas demandé à l’Eglise de faire des choix partisans – tel parti plutôt que tel autre – mais d’éclairer les laïcs sur l’existence du camp du Mal, de manière à ce qu’ils disposent d’un critère de choix.
Au même titre que l’Eglise enseigne la différence entre le Bien et le Mal, elle doit tout d’abord rappeler aux laïcs que le Diable est présent dans les activités humaines et qu’il faut savoir identifier ses alliés. Malheureusement, ce n’est pas le message passé dans la dernière encyclique du pape François, « Fratelli tutti », à commencer par le titre, qui donne à penser que tous les hommes sont frères, au sens terrestre, ce qui élimine l’existence d’adversaires, ce que le Christ mentionne à de nombreuses reprises. Plus loin (paragraphe 103), François cite, sans aucune critique, la devise inventée par les francs-maçons : liberté-égalité-fraternité.
Au paragraphe 176, on tombe carrément dans l’idolâtrie. La question « Peut-il y avoir un chemin approprié vers la fraternité universelle et la paix sociale sans une bonne politique ? » laissant entendre qu’une bonne politique peut conduire à la fraternité universelle et la paix sociale. Ce n’est pas ce que dit le Christ : « Je suis le Chemin, la Vérité et la Vie. Nul ne vient au Père que par moi. » (Jean 14, 6). Au paragraphe 201, François évoque « un dialogue ouvert et respectueux visant une synthèse supérieure » ; mais on ne dialogue pas avec le Diable.
Enfin le paragraphe 217 nous livre la recette de la paix sociale : « Ce qui est bon, c’est de créer des processus de rencontre, des processus qui bâtissent un peuple capable d’accueillir les différences ». Donc on n’a pas besoin du Christ ! Et cette idée est confirmée par le paragraphe 225 : « Il faut des artisans de paix disposés à élaborer, avec intelligence et audace, des processus pour guérir et pour se retrouver ». La paix ne peut être construite que si les forces du mal sont anéanties, ce qui n’est pas évoqué.
En conclusion, les laïcs ont besoin, pour agir efficacement en politique, d’un guide dont – nous avons choisi cet exemple révélateur – l’encyclique citée est la négation.
Il faut donc que, dans chaque paroisse, nous demandions la mise en place d’une école de formation qui explique le rôle du Diable en politique, en prenant comme exemples toutes les actions extrêmement néfastes de la franc-maçonnerie.
Créons, dans chaque paroisse, une école de formation politique