Un roi, est-ce dépassé ?

On entend souvent dire : « vous voulez un roi ? C’est dépassé ; la république, c’est un progrès par rapport à la royauté… ». Est-ce si vrai que cela ? En vérité, le régime républicain représente un recul par rapport à ce que connaissaient les contemporains des rois. En voici trois exemples.
Tout d’abord la protection sociale. C’est Bismarck, président du Conseil de Prusse sous Guillaume 1er, devenu chancelier de l’empire allemand en 1871, qui a inventé la sécurité sociale et non, comme on le prétend, la gauche française. Quant à la France, le système de protection sociale était basé sur les corporations, qui ont été abolies en 1791 par les révolutionnaires et il a fallu attendre près d’un siècle pour que les associations de défense des salariés soient autorisées.
Les corporations avaient trois objectifs : mettre sur le marché des prestations au juste prix, garantir au client la qualité du travail effectué et assurer la protection sociale et morale de ses membres. Or aujourd’hui, seules les grandes structures publiques et privées bénéficient d’une présence syndicale mais, de plus, l’ « uberisation » qui ne cesse de progresser et de toucher de nouveaux secteurs d’activité, laisse les individus et les petits patrons (dans le domaine de l’hôtellerie par exemple) sans aucune garantie de revenu.
Prenons l’exemple de l’hôtellerie. Des multinationales comme Booking ou Trivago disposent de moyens financiers suffisants pour apparaître en tête de liste sur Google ou un autre moteur de recherche, ce qui fait que le client potentiel trouve tout naturel de réserver sa chambre d’hôtel en passant par eux. Notamment du fait que ces groupes proposent une comparaison des prix. Le client choisit donc, imaginons, l’hôtel « L’auberge fleurie ». Le groupe se tourne alors vers l’hôtel en question et lui dit : « c’est moi qui vous ai trouvé le client, donc je prends 30% de commission » (nous ne connaissons pas le montant exact, mais c’est sans doute cet ordre de grandeur). Donc, si le client était passé directement par le site de « L’auberge fleurie », il aurait payé 100 euros, et l’hôtel aurait touché 100 euros, tandis que s’il passe par l’un de ces groupes, il paie toujours 100 euros, mais l’hôtel ne touche que 70 euros. C’est un véritable racket.
Dans notre hypothèse – ce qui suppose le retour du roi, car lui seul a l’autorité suffisante pour que le peuple ne soit pas soumis au marché – une loi imposerait que toute la chaîne de valeur allant de la production à la vente soit sous le contrôle de la production : c’est la logique des corporations. Traduction : les groupes tels que Booking ou Trivago seraient intégrés à l’hôtellerie, peut être sous forme d’une copérative ou sous toute autre forme juridique à définir.
Deuxième exemple de la supériorité de la royauté sur la république : la souveraineté nationale. Même les Etats-Unis ne bénéficient pas de la souveraineté nationale, puisque, pour leur politique extérieure, ils sont soumis à Israël. De Gaulle avait tenté de l’assurer, mais l’hyper-classe mondialiste l’a éjecté de son siège, notamment en provoquant les événements de mai 68. De même les rois avaient l’engagement moral de conserver intact le territoire national, voire de l’augmenter. Au contraire, l’immonde Michel Rocard a manigancé un traité qui pousse la Nouvelle-Calédonie à se séparer de la France. Il était convenu qu’un référendum d’autodétermination soit organisé en 1998 mais, depuis, les gouvernements successifs repoussent l’échéance en attendant que les caldoches soient plus nombreux que les Français de métropole, de manière à assurer qu’une majorité votera l’indépendance. Rappelons que la Nouvelle Calédonie est le premier producteur de nickel au monde.
Troisième exemple : la vertu du peuple. Louis de Bonald disait : « L'Etat fera peu pour les plaisirs des hommes, assez pour leurs besoins, tout pour leurs vertus ». En effet les rois avaient pour mission d’élever la vertu du peuple. Au contraire, l’article 4 de la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen adoptée en 1789 déclare : « La liberté consiste à pouvoir faire tout ce qui ne nuit pas à autrui : ainsi l’exercice des droits naturels de chaque homme n’a de bornes que celles qui assurent aux autres membres de la société la jouissance de ces mêmes droits. Ces bornes ne peuvent être fixées que par la Loi ».
 
Ainsi il est permis d’organiser des orgies avec ses voisins, du moment que personne d’autre n’est dérangé. Il est permis d’assassiner chaque année 250 000 enfants à naître, du moment que cela ne dérange personne. Il est permis de pratiquer l’abattage halal en contradiction avec les normes internationales qui interdisent de faire souffrir des animaux. Il est permis à tout un chacun de s’abstenir de règles élémentaires de politesse, du moment que personne ne l’encourage à aimer son prochain. Etc. effectivement, la royauté, c’est la restauration d’un certain ordre moral, n’en déplaise à ceux qui ont donné leur âme au Diable.
Voici donc trois différences majeures entre la royauté et la république : la protection sociale, la souveraineté nationale et l’encouragement à la vertu du peuple.