Un chrétien ne peut pas être républicain

Quelle étrange affirmation ! Combien de chrétiens refuseront de prendre au sérieux une telle affirmation. Et pourtant…
Il y a en réalité deux principes républicains qui s’opposent aux préceptes chrétiens : la souveraineté et le rapport au prochain.
Il faut en effet choisir entre la souveraineté du peuple et la souveraineté de Dieu. L’article 3 de la Déclaration Universelle des Droits de l’Homme et du Citoyen de 1789 stipule : « Le principe de toute Souveraineté réside essentiellement dans la Nation. Nul corps, nul individu ne peut exercer d'autorité qui n'en émane expressément ».
Et ceci est confirmée dans la Constitution de 1958, qui dit dans son préambule : « Le Peuple français proclame solennellement son attachement aux Droits de l'Homme et aux principes de la souveraineté nationale tels qu'ils ont été définis par la Déclaration de 1789 », ce qui est confirmé par son article 3 : « La souveraineté nationale appartient au peuple qui l'exerce par ses représentants et par la voie du référendum ».
Quand on discute avec des républicains convaincus, ils peuvent éventuellement reconnaître que le mariage est celui d’un homme et d’une femme – étrangement, c’est d’ailleurs confirmé dans la DDH de 1789 : « A partir de l’âge nubile, l’homme et la femme, sans aucune restriction quant à la race, la nationalité ou la religion, ont le droit de se marier et de fonder une famille » (article 16) ; ainsi la loi Taubira est anticonstitutionnelle et devrait être abrogée ; malheureusement, personne n’a soulevé la question – mais, pour eux, ce qui est vrai un jour peut changer le lendemain ; il suffit que le peuple le décide. Alors que, pour un chrétien, c’est Dieu qui décide.
Il en va de même pour des questions telles que l’avortement, qui est le meurtre d’un enfant à naître, et l’euthanasie, qui est le meurtre d’une personne en fin de vie, ou présumée telle. Pour un républicain, ces actes sont autorisés, du moment qu’il y a eu un vote au parlement pour les rendre légaux : c’est la volonté du peuple qui prime.
Il en va de même en ce qui concerne le rapport au prochain. L’article 4 de la Déclaration Universelle des Droits de l’Homme et du Citoyen de 1789 énonce : « La liberté consiste à pouvoir faire tout ce qui ne nuit pas à autrui : ainsi, l'exercice des droits naturels de chaque homme n'a de bornes que celles qui assurent aux autres membres de la Société la jouissance de ces mêmes droits. Ces bornes ne peuvent être déterminées que par la Loi ».
Il y a deux contradictions dans ce qui est ici présenté. D’une part nous n’avons pas la même notion de la liberté. Jésus enseigne que c’est le péché qui nous prive de liberté, ce qui est très différent du texte de la DDH. Par ailleurs, cet article 4 glorifie l’individualisme, donc l’égoïsme. C’est tout le contraire de ce qu’énonce Jésus : « Je vous donne un commandement nouveau : Aimez-vous les uns les autres ; comme je vous ai aimés » (Jean 13, 34). « Comme je vous ai aimés » signifie aimer jusqu’à être prêt à donner sa vie pour l’autre.
Bien sûr, nous sommes tous imparfaits et ce commandement de Jésus est bien difficile à mettre en œuvre. Mais tout au moins peut-on se dire que c’est seulement si tous les citoyens d’un pays étaient emplis de cette aspiration que les hommes pourraient vivre en harmonie. Et si l’on évitait de considérer que la seule loi à prendre en compte est la loi du plus fort.

Vive le roi, lieutenant de Dieu sur terre

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