Que faire des GAFA ?

Les GAFA (Google, Apple, Facebook, Amazon) représentent une puissance financière considérable : « Amazon et Apple cotent plus de 900 milliards de dollars (près de la moitié du PIB de la France !), Alphabet (maison mère de Google) plus de 800 milliards, Facebook plus de 500 milliards. (…) A titre de comparaison, Airbus Group vaut moins de 100 milliards, Orange 35 milliards et Carrefour 14 milliards. » (Le Figaro du 12/08/2019).
L’incidence sur le commun des mortels est considérable. A titre d’exemple, Amazon a installé un centre de stockage dans le nord de la France et y fait travailler les « sinistrés de la métallurgie ». Les cadences de travail sont infernales, car l’homme y est devenu l’esclave des robots. Et certains chômeurs déclarent que, si les mines existaient encore, ils préféreraient cent fois y travailler, même avec les risques sur la santé et la vie, plutôt que de travailler chez Amazon.
On connaît aussi le scandale de Facebook, qui a revendu à des sociétés commerciales des informations personnelles sur les conditions de vie des adhérents. Quant à Google, une femme témoignait sur une vidéo récente son étonnement – le mot est faible – quand elle a constaté à quel point Google connaissait tout de sa vie, y compris le contenu de discussions téléphoniques privées.
Enfin – « last but not the least » - il y a la pratique courante de l’optimisation fiscale qui prive l’Etat français, notamment, de revenus fiscaux qui devraient lui revenir.
Face à cette situation, comment réagir ? Certaines voix se sont levées pour demander tout simplement la dissolution de ces groupes au nom des lois interdisant les situations de monopole. Ce serait une double erreur. D’une part parce que ces groupes offrent d’immenses services aux consommateurs, lesquels ne sont rentables que parce qu’ils ont une dimension internationale. D’autre part parce que, s’ils disparaissaient, ce sont des groupes chinois qui prendraient leur place.
Si l’on se réfère à la doctrine sociale de l’Eglise ainsi qu’à la longue histoire des corporations sous l’ancien régime, il faudrait procéder à une intégration verticale associant producteurs et système de distribution dans une même entité : par exemple la filière électronique, la filière des livres, etc, pour ce qui concerne Amazon. Mais cette logique ne peut s’appliquer ni à Facebook ni à Google, par exemple. Et il y a l’objection qu’on vient de voir, avec le risque de laisser la place à la Chine.

Comment, donc, empêcher la prédominance de la logique financière ?

Voyons tout d’abord ce qu’il faudrait changer dans une optique chrétienne. En ce qui concerne Amazon, il faudrait établir une certaine censure pour interdire les livres et autres supports médiatiques à caractère pornographique. On pourrait agir de même au niveau des réseaux sociaux.
En ce qui concerne Google, la Chine donne un exemple de ce qui peut être fait techniquement au niveau de la censure. Reste Apple, qui a déjà été condamné plusieurs fois pour abus de position monopolistique.
C’est logiquement au niveau des Etats que de telles décisions doivent être prises. Le gouvernement chinois établit une censure pour interdire une expression politique qui le menacerait. Mais une censure allant dans le sens d’une élévation de la vertu du peuple ne l’intéresse pas. Ce ne peut être pris en charge que par un Etat chrétien, donc dans le cadre de la royauté.
Quant aux conditions de travail imposées aux salariés d’Amazon, par exemple, là encore on est obligé de constater le peu de cas qu’en fait la république qui, elle-même, ne se gêne pas pour libéraliser le travail le dimanche. C’est toujours le dieu-argent qui prime. La seule alternative : la royauté.

Vive le roi Louis XX !

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