Pouvoir spirituel et pouvoir temporel

Cela parait bien étrange de parler de pouvoir spirituel, alors que la propagande officielle nous explique régulièrement que la valeur suprême de la république est la laïcité, que c’est un progrès civilisationnel et que toute remise en cause de cette « valeur » serait un retour en arrière vers une époque révolue.
Rappelons que la France a vécu treize siècles sous le régime de la royauté, et que c’est grâce à ce régime que l’Etat français existe aujourd’hui. Le secret de cette réussite résulte en grande partie de l’action commune menée par le Roi et l’Eglise, chacun dans son ordre. L’action de l’Eglise permet d’abord de pacifier la société puis de l’unifier. Elle enseignait quelle était la morale naturelle et comment la révélation surnaturelle donnait, avec la grâce divine, le moyen de pratiquer la loi morale. Le Roi, régent des choses temporelles, devait mettre la société en état de pouvoir observer ce qu’enseignait l’Eglise d’où toutes ses actions en matière de sécurité, de justice et d’organisation sociale.
Il en allait d’ailleurs de même dans les Eglises d’orient, qui appliquaient la « symphonie byzantine », ce qui est le même concept. D’ailleurs le drapeau russe actuel – qui n’est plus le drapeau rouge soviétique - est agrémenté de l’aigle bicéphale, ses deux têtes symbolisant justement le pouvoir spirituel et le pouvoir temporel.
Bien sûr, tout n’était pas rose et il y eut de nombreux conflits entre l’Eglise et le roi de France. Néanmoins, le principe a subsisté jusqu’à la révolution et même, partiellement, jusqu’en 1870. Quel en est l’intérêt ? C’est ce que nous allons voir maintenant.
Deux exemples historiques en démontrent, par la négative, l’utilité : en France, tout d’abord, en Russie ensuite. La révolution française, qui a abouti non pas au pouvoir du peuple – ce que le mot « démocratie » veut dire – mais au pouvoir de l’argent. Le peuple avait davantage de liberté du temps des rois qu’il n’en a aujourd’hui. Mis ceci est une autre histoire.
La révolution a été faite par une minorité, qui a su, au moment opportun, manipuler la population parisienne, puis le reste du pays. Cette minorité, c’était la franc-maçonnerie, toujours bien représentée dans les instances de pouvoir jusqu’à aujourd’hui. Dix ans avant la révolution, près de dix mille loges maçonniques étaient implantées en France. C’est d’ailleurs elles qui ont rédigé nombre de doléances remises au roi, ce qui explique qu’on y retrouve souvent les mêmes formulations.
En Russie, le processus était légèrement différent mais a abouti au même résultat. Depuis Catherine II, les idées des Lumières ainsi que celles diffusées par la franc-maçonnerie ont exercé une grande influence sur les tsars et sur la noblesse.
Le point commun de ces deux situations – dans deux pays différents et à deux époques différentes – est la faiblesse de l’Eglise, en France parce que la Renaissance a amorcé une période de développement du matérialisme, dont l’aboutissement est le siècle dit « des Lumières », en Russie parce que Pierre le Grand a transformé les membres du clergé en salariés de l’Etat, ce qui fait que, pendant deux cents ans, l’Eglise orthodoxe n’était pas autorisée à s’exprimer sur le terrain de la vie sociale. Dans les deux cas, il en est résulté une régression de la vie spirituelle et les Eglises respectives n’ont pas été capables de combattre le matérialisme et l’ésotérisme.
Jésus disait « Nul serviteur ne peut servir deux maîtres : ou il haïra l’un et aimera l’autre, ou il s’attachera à l’un et méprisera l’autre. Vous ne pouvez servir Dieu et l’Argent » (Luc 16, 13). C’est cela la vérité : ceux qui disent « à chacun sa croyance » ont en réalité pour objectif d’éliminer le christianisme. Ce que vivent les Français aujourd’hui le prouve : croyant gagner la liberté, ils sont tombés sous le joug du pouvoir de l’argent.
« Tout royaume divisé contre lui-même court à la ruine »(Matt. 12, 25). La république n’a fait que diviser les Français et c’est encore pire aujourd’hui avec l’arrivée massive de migrants porteurs d’une culture qui n’est pas la nôtre.

Seul le retour du roi permettra aux Français de retrouver leur identité