Les manifestations sont-elles utiles ?
Olivier Frèrejacques, Président de Liberté politique, vient de faire une analyse pertinente des manifestations du dimanche 6 avril dernier « de 5 000 à 10 000 personnes pour le Rassemblement National, qui contestait l’inéligibilité de sa patronne ; de 3 000 à 15 000 pour les Insoumis et leurs affidés, qui manifestaient à moitié contre le RN, à moitié pour la Palestine ; et enfin, de 5 000 à 9 000 participants revendiqués (pour une salle de 5 000 places…) pour la réunion publique de Gabriel Attal à Saint-Denis, où probablement moins de 5 % de l’auditoire était résident dionysien. Ces chiffres sont assez minables, mais ils ont donné lieu à une cure d’autosatisfaction dont nos politiques ont l’habitude ».
Et Olivier Frèrejacques conclut : « Ces trois mobilisations dominicales témoignent, par leur faible affluence, du désintérêt de l’immense majorité des Français pour ces moments militants. Désabusés par des partis tout en verticalité, leur gestion clanique et leur communication intempestive, écœurés par les multiples affaires et la corruption, usés par des échecs comme celui des Gilets Jaunes pour les uns ou celui des retraites pour les autres, de nombreux Français sont désenchantés. Et ils ont de bonnes raisons de l’être ».
Oui, « de nombreux Français sont désenchantés ». Mais faut-il baisser les bras pour autant ? Astucieusement, Olivier Frèrejacques fait la distinction entre des manifestations partisanes d’une part, et des manifestations populaires telles que celle des Gilets jaunes ou celles qui s’opposaient au projet macronien de réforme des retraites.
Vive les manifestations non partisanes !
Il y a tout simplement une contradiction à surmonter : l’échec de La Manif Pour Tous, des Gilets jaunes, de la bataille contre la réforme des retraites d’une part, et le besoin incontournable de descendre pacifiquement dans la rue pour exprimer son mécontentement. Ce ne sont pas les manifestations qui sont un mauvais moyen de lutte, mais la stratégie.
L’exemple typique d’une mauvaise stratégie, c’est La Manif Pour Tous. Ludovine de La Rochère considère que les manifs, cela sert seulement à faire pression sur les députés. Donc une vision électoraliste qui conduit à changer tout le temps de mot d’ordre, ce qui est complètement démobilisateur. Au lieu de rester sur un seul mot d’ordre – abrogation de la loi Taubira – et se battre jusqu’à ce qu’on l’obtienne.
Quant aux Gilets jaunes, ils avaient 50 revendications et n’arrivaient pas à se mettre d’accord pour en retenir une et mener la bataille sur celle-ci. Concernant la bataille sur les retraites, jamais n’a été présenté par un parti ou un syndicat un projet alternatif. C’est donc l’absence de mot d’ordre qui a prévalu.
Aujourd’hui, si l’on reconnait que la retraite est un des éléments dont ont besoin les familles pour vivre sereinement la dernière partie de leur vie, c’est sur la défense de la famille qu’il faut se battre. Mais les familles ont aussi deux problèmes : l’école qui n’enseigne plus et la sécurité qui menace chacun de nous dès qu’on sort dans la rue.
Ce sont trois problèmes majeurs pour les familles. C’est pourquoi il faut se battre sur le triplet
FAMILLE – ECOLE – SÉCURITÉ