Le syndrome du cyclope

Nous partons d’un constat. Depuis des années, tant dans l’Eglise catholique conciliaire que chez les orthodoxes, 99% des homélies se focalisent sur Jésus-Christ, c’est-à-dire Dieu le Fils. Or que lisons-nous dans l’Evangile ?
Le plus simple est de se pencher sur les deux plus grands commandements explicités par Jésus. A la demande d’un pharisien, Jésus répond : « Tu aimeras le Seigneur ton Dieu de tout ton cœur, de toute ton âme et de tout ton esprit : voilà le plus grand et le premier commandement. Le second lui est semblable : Tu aimeras ton prochain comme toi-même. A ces deux commandements se rattache toute la Loi, ainsi que les Prophètes. » (Matt. 22, 36-40)
Ce n’est pas par hasard que Jésus en cite deux, et pas un. Or, bien souvent, on oublie le premier et on ne retient que le second, qui se résume parfois à un appel à la charité, aux actions humanitaires. Ou, tout simplement, en faisant appel à changer son comportement personnel. C’est comme si on oubliait le Père en ne s’intéressant qu’au Fils.

D’où l’évocation du cyclope, un crustacé qui n’a qu’un seul œil

Mais cela veut dire quoi, s’intéresser au Père ? Pour faire court, on pourrait dire qu’on découvre le Fils dans le Nouveau Testament, et le Père dans l’Ancien Testament. La grosse différence – qui est aussi une complémentarité – est que Dieu le Père s’adresse à un peuple tandis que Dieu le Fils s’adresse à chacun de nous pris isolément. La formule est un peu brutale mais c’est bien cela : le Nouveau Testament nous présente un modèle d’homme parfait et nous appelle à lui être semblable, en allant aussi loin que nous pouvons.
C’est très bien, mais pourquoi oublier l’Ancien Testament ? Parce que « s’adresser à un peuple », c’est faire de la politique. Prenons l’exemple de Jonas : il rencontre le roi de la ville de Ninive en lui demandant, à lui et à son peuple, de se repentir, autrement dit, pour employer un langage moderne, de changer de politique. Sans doute, la raison en est que les prêtres ont trop peur d’être accusés de parler de politique.
C’est pourquoi on doit parler d’hérésie : il y a une double dérive : on oublie le Père pour mettre en valeur le Fils, et on oublie le Fils pour mettre en valeur la charité.
Le danger est grand de tomber dans le matérialisme. En effet, la Déclaration des Droits de l’homme et du Citoyen de 1789, qui est le fondement de nos républiques modernes, énonce à l’article 4 : « La liberté consiste à pouvoir faire tout ce qui ne nuit pas à autrui ». C’est donc la promotion de l’individualisme. Or cette insistance à se focaliser sur Dieu le Fils peut aussi favoriser l’individualisme, puisque c’est un appel à se changer, soi.

Ainsi l’Eglise se rend objectivement complice du mondialisme

Que faire ? On ne peut pas fermer les yeux alors que nous frôlons l’hérésie. La Sainte Vierge, à Fatima en 1917, a dit « il y aura un grand châtiment ». Il faut que tous les chrétiens se repentent d’occulter Dieu le Père et, par conséquent, s’inquiètent de trouver des actions non plus individuelles mais collectives pouvant contribuer à neutraliser la franc-maçonnerie, dont la propagande insidieuse promeut l’individualisme.
Il faut donc que les Français retrouvent les racines chrétiennes qui contribuèrent à la gloire de la France. L’un des outils instrumentalisé par la franc-maçonnerie est l’école, excellent moyen de formater les esprits. Cela passe notamment par la destruction quasi complète de la formation à l’histoire de France, dans le but de faire oublier aux Français leur identité.
Voici quelques « oublis ». Dans les programmes d’histoire du second cycle, tout l’ancien régime est occulté. Ainsi les élèves n’auront jamais entendu parler de Clovis, de Charlemagne, de Saint Louis, de Jeanne d’Arc, d’Henri IV, de Louis XIII, du cardinal Richelieu, de Louis XIV, de Louis XV, de Louis XVI, et guère plus de Napoléon-Bonaparte et de Napoléon III.
Voici ce que nous proposons. Que des groupes se forment dans chaque paroisse pour demander au maire de la commune d’organiser des cours d’histoire de France pour adultes, en s’appuyant sur les racines chrétiennes de la France.

Promouvons dans notre commune des cours d’histoire de France pour les adultes

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