Le mirage d'une défense européenne

Ce lundi 27 août, Emmanuel Macron présidait la conférence annuelle des ambassadeurs. Ce fut une occasion pour lui de présenter sa vision de ce que doit être la diplomatie de la France. Il en ressort deux objectifs forts : « un cap, le renforcement de l’ordre mondial et une priorité, le renforcement de l’Europe » (Le Figaro du 28/08/2018).
Nous avons là, d’une manière on ne peut plus claire, la confirmation de son adhésion au projet mondialiste d’un gouvernement mondial. Et bien entendu son hostilité aux nationalismes, alors qu’il reconnaît lui-même que ceux-ci ne sont que la traduction des « identités profondes des peuples (qui) ont resurgi avec leur inconscient collectif ». Et si c’était tout au contraire une prise de conscience et une redécouverte par chaque peuple de ses racines ?
Derrière ces envolées lyriques il y a une réalité bien concrète : les Etats-Unis, par la voix de Donald Trump, refusent d’assurer durablement la sécurité de l’Europe, estimant qu’elle leur coûte bien cher. La voie de la facilité consiste alors, selon Macron, à faire payer le coût de cette défense par les 28 (ou 27 ?) Etats membres de l’Union Européenne.

Encore une fois, on confond la fin et les moyens

Emmanuel Macron raisonne « gros sous », sans se poser la question de la faisabilité d’une défense commune. Clausewitz, qui était un officier général et théoricien militaire prussien (Wikipédia), mort en 1831, donnait le conseil suivant : « La guerre est la continuation de la politique par d’autres moyens », ce qui peut aussi bien se lire à l’envers : on ne peut pas faire la guerre si on n’a pas défini auparavant vers quelle politique postérieure à la guerre on veut aller.
Voyons donc si une politique commune peut émerger des différentes opportunités de guerre qui se présentent à la France. Premier exemple : la politique à mener vis-à-vis des vagues migratoires qui envahissent l’Europe. Il s’agit bien d’une guerre, car c’est une véritable invasion effectuée par les ressortissants d’une autre civilisation. Pas besoin de longs discours pour constater qu’aucun accord ne s’établit, en tout cas pas à 28.
Autre exemple : la guerre que mène la France en Afrique : en Centrafrique il n’y a pas si longtemps et au Mali actuellement. L’armée française est bien seule et l’unique pays qui l’aide, en fournissant des avions pour l’acheminement des troupes, ce sont les Etats-Unis. Aucun membre de l’UE n’a accepté d’envoyer des militaires !
Cela ne va pas mieux au Moyen-Orient, où la politique agressive des Etats-Unis à l’égard de l’Iran amène les Etats Européens à évaluer jusqu’à quel degré de rupture avec les américains ils sont prêts à aller. C’est, là aussi, loin d’une démarche unitaire.
La morale de l’histoire est que, même si Macron peut se vanter d’avoir mis en chantier avec l’Allemagne le futur avion de combat et le futur char lourd, la défense de la France doit être conduite par la France. C’est bien du nationalisme et cela n’a rien de honteux !
On peut rêver d’une république qui fonctionnerait bien et qui conduirait une politique défendant les intérêts de la France. Mais les seuls exemples historiques que nous ayons sont ceux d’Hitler et de Mussolini. D’ailleurs, dans les deux cas, ce n’était plus des républiques mais des dictatures.
Il y a aussi les exemples de l’Espagne de Franco et du Portugal de Salazar qui ont su mener une politique basée sur des principes chrétiens. Mais ces deux exemples n’ont pu être pérennisés. Une cause essentielle à cela : l’absence d’un parti royaliste qui aurait mené une propagande expliquant qu’il ne peut s’agir que d’une situation transitoire car seul un roi très chrétien peut mener durablement une politique chrétienne avec une adhésion populaire de plus en plus grande.

Tous unis pour une défense nationale !

Plus...