La République, c'est "après moi le déluge"

Emmanuel Macron fait des chèques sans provision et tout le monde trouve cela normal. Crise sanitaire oblige ! Mais que ce serait-il passé s’il avait dit : « désolé, mais les caisses sont vides » ? Tout le monde aurait hurlé au scandale. Tout cela parce qu’on nous intoxique avec cette pandémie qui, en réalité, n’est qu’une innocente grippe, les chiffres officiels le confirment (2 morts pour 10.000 habitants).
Mais ce n’est pas le sujet. Nous savons bien que l’endettement colossal de la France (actuellement à hauteur de 120% du PIB) ne date pas d’hier. C’est le fruit de longues années d’incurie. Rappelons qu’en 1981, le déficit public était nul et la dette s’élevait à 20,7 % du PIB !
Tout cela pour dire que la vie économique d’un pays, c’est bien plus qu’un quinquennat et même d’un septennat. D’ailleurs, la république elle-même s’empêtre dans ses contradictions. Il suffit de regarder ce qui s’est passé avec le projet de réforme de la retraite. Il a été lancé en 1999 et la question n’est toujours pas réglée. Allez dire, après cela, que le cycle de décision de cinq ans est le bon.
Regardez les militaires : leur cycle de décision s’étale sur au moins 30 ans : 10 ans pour concevoir un nouvel système d’arme, 10 ans pour le construire et 10 ans pour le tester et en voir les défauts, ce qui conduit à une nouvelle conception. Toute famille qui veut acquérir un logement raisonne à la même échelle : on s’endette souvent pour 25 ans, voire plus.
En république, un chef d’Etat qui raisonne sur cinq ans met en œuvre une politique que d’autres que lui subiront, aménageront ou enrichiront. Mais lui ne sera plus le responsable : « après moi, le déluge ! ». Il en irait autrement si le chef d’Etat savait qu’il est au pouvoir non seulement pour plusieurs décennies mais, qu’après lui, sa descendance héritera des bons et des mauvais côtés de sa politique. Ce qui était le cas des rois de France. Un exemple parmi d’autres : le roi s’engageait par serment à ne jamais réduire le patrimoine dont il héritait. La question de l’indépendance de la Nouvelle Calédonie ne se serait jamais posée.
Mais ce n’est plus la démocratie, dira-t-on. Bien sûr que non. Mais soyons logique : qui a la compétence pour décider d’une politique qui va porter sur les trente prochaines années ? Bien peu de monde. Ce n’est assurément pas à la portée de la majorité de la population. Disons que ceux qui ont la culture pour en débattre ne représentent guère plus que 1% des Français.

Donc le cycle de cinq ou sept ans est absurde

Charles Maurras disait « l’autorité en haut, la démocratie en bas ». Il voulait dire par là qu’il faut reconnaître l’existence d’un domaine « régalien » concernant des décisions qui ne peuvent être prises que par une minorité. C’est soit la monarchie, soit l’aristocratie (« le gouvernement des meilleurs »). L’histoire montre – et Saint Thomas d’Aquin le confirme – que le gouvernement d’un seul est beaucoup plus efficace que le gouvernement d’un groupe. De plus, si la royauté est héréditaire – ce qui est conforme aux « lois fondamentales du royaume » - le roi s’engage non seulement pour sa génération mais pour les suivantes. Ce n’est pas du tout « après moi, le déluge ».
Que doit contenir le domaine régalien ? Les fonctions traditionnelles telles que la politique monétaire, la justice, la police et la défense nationale, mais aussi les questions stratégiques : l’énergie, les transports, la santé, la défense de la famille, les programmes scolaires, la communication, la diplomatie et les relations avec l’Eglise.
En contrepartie, la majorité des décisions relevant de la vie quotidienne doivent être prises par des élus dans les structures de pouvoir correspondantes : la commune, le « pays », le département et la région.

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