La république a détruit les libertés

Après une période de grands désordres pendant les dix premières années de la révolution française, Napoléon a adopté des mesures qui ont installé la république sur un socle solide, puisqu’il dure encore. Voyons cela de plus près.

C’est, tout d’abord, la mise en place des préfets. A première vue, on pourrait penser qu’il n’a fait que perpétuer les intendants de l’ancien régime. C’est tout le contraire. « L’intendant d’Ancien Régime est d’abord un informateur du roi sur l’état de la généralité qui lui a été confiée » (Lectures françaises de décembre 2021). Certes « ils furent les instruments d’une centralisation administrative nécessaire après les désordres des guerres de religion, des régences et de la Fronde. Ainsi leur compétence englobait la justice, la police et ls finances. Mais leur pouvoir était limité par les ‘’corps intermédiaires’’, les franchises et les libertés locales ». Au contraire, le préfet mis en place par Napoléon avait les pleins pouvoirs au niveau de son département, sans les organes de contre-pouvoir local que la Révolution s’est empressée de supprimer.

Un autre volet du pouvoir napoléonien est la mise en place du Code Civil. Apparemment, ce fut là aussi un grand progrès. Mais quand on rentre dans le détail, on s’aperçoit à quel point l’individualisme promu par l’article 4 de la Déclaration des Droits de l’Homme et du Citoyen de 1789 est mis en valeur. « Benjamin Constant a d’ailleurs souligné son absence de tout sens moral. (…) S’agissant de la famille, la perspective dominante est contradictoire. D’une part, on réprouve le célibat, considérant que la prospérité de la société nécessite des ‘’reproducteurs’’ et des ‘’consommateurs’’. (…) D’autre part, l’individualisme des Lumières exalte le célibat laïque. Le célibat est fait pour l’élite, le mariage destiné à la perpétuation de l’espèce humaine est pour le peuple, pour la masse. ». D’où la remarque pertinente de D’Holbach : « une nation corrompue se remplit de célibataires ». C’est bien ce que nous vivons aujourd’hui. Si l’on se rappelle que la famille est le berceau de la liberté, on comprend pourquoi la république veut par tous les moyens la détruire.

Le troisième volet de la réforme napoléonienne de la société est l’Université. « Napoléon avait sur ce sujet deux idées bien arrêtées : un profond dédain de l’instruction populaire et la volonté d’utiliser l’école comme le moyen de façonner l’esprit de la jeunesse ». Certes nous avons connu les heures de gloire de l’école de Jules Ferry. Mais, avec le recul, force est de constater que celle-ci était l’outil nécessaire pour détruire tout le tissu d’écoles chrétiennes issues de la royauté. Et que voyons-nous maintenant ? Le règne du « pédagogisme », cette idéologie qui interdit aux enseignants de transmettre le savoir, celui-ci devant être découvert par l’élève lui-même. Quant à façonner l’esprit de la jeunesse, plusieurs moyens sont mis en œuvre : le sabotage de l’enseignement de l’histoire, transformé en un vaste outil de propagande, la réduction de l’apprentissage du français au strict minimum (800 heures d’enseignement ont été supprimées entre le primaire et le secondaire) et un frein à l’apprentissage du raisonnement par l’élève en sont quelques exemples.

Le quatrième volet est la censure. « Dès le début du Consulat, en janvier 1800, un décret supprime en une seule fois soixante des soixante-treize journaux du département de la Seine et rétablit l’autorisation préalable, abolie en 1789. (…) Toute publication de livre nécessite le passage par une multitude de filtres avant sa diffusion. Le livre n’est plus qu’un instrument de propagande étatique ». Aujourd’hui, on peut croire qu’on a retrouvé toute une liberté, mais ce n’est qu’apparent du fait de l’introduction de « lois mémorielles » qui interdisent toute publication dans certains domaines historiques.
Ces quatre piliers de la république sont, comme nous venons de le voir, quatre moyens d’oppression étatique. C’est pourquoi toute tentative de réformer le système est vaine : c’est tout un carcan qu’il faut détruire. Une contre-révolution est donc nécessaire.

Vive le roi Louis XX

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