La dette oubliée

Les programmes des candidats à l’élection présidentielle, puis ceux des coalitions et des partis qui vont se présenter aux législatives, ont tous un point commun : on ne parle ni de la dette publique ni du déficit public.
Nous sommes loin de suivre l’exemple de l’Allemagne, dont la dette publique représente 70% du PIB alors que nous en sommes à 120%. Il y a plusieurs raisons à cela, dont les deux principales sont notre déficit de la balance commerciale, qui se répète d’année en année depuis le passage à l’euro, et une politique budgétaire qui considère comme normal de vivre en permanence dans la dette. C’est de ce deuxième point dont nous allons parler aujourd’hui.
Le discours officiel – qui remonte à l’ère Mitterrand – est que « l’on se porte très bien avec la dette ; il ne faut pas s’en soucier ». C’est devenu une sorte d’idéologie qui a pour but de cacher une démagogie permanente : c’est bien plus efficace électoralement d’aller dans le sens des revendications du peuple plutôt que de l’affronter par des mesures qui ne lui plairaient pas.
Or il y a là un immense danger. D’aucuns citent le cas du Japon, dont la dette publique dépasse les 200% du PIB. Sauf que leur dette est purement nationale : tous les créanciers sont japonais. Tandis que la dette française est aux deux-tiers d’origine étrangère parce que cela a été imposé par l’Union Européenne. La conséquence, c’est que la France perd totalement son indépendance. En imaginant qu’elle adopte une politique qui déplaise aux Etats-Unis et, aussitôt, les agences de cotation dégraderont la cote de la France. Résultat : nous payons déjà 50 Md€ chaque année rien que pour les intérêts de la dette (à cause de la loi Pompidou, mais c’est un autre débat) et une dégradation de la cote augmenterait les taux d’intérêt. Le paiement des intérêts passerait, par exemple, à 100 Md€. Or le déficit public approche déjà les 100 Md€ (ce dont aucun candidat ne parle). La France serait en défaut de paiement, donc en faillite.
Le FMI viendrait tout de suite à son secours en imposant une réduction drastique des dépenses publiques (les retraites, en Grèce, avaient chuté de 30%) et, bien sûr, un abandon de cette politique jugée nuisible… à l’oligarchie mondialiste. En résumé, le maintien de cette dette, ce n’est rien d’autre que de la prostitution.

Maintien ou augmentation de la dette = soumission au mondialisme

La dette publique explose. Elle était déjà officiellement à 100% du PIB et voilà qu’avec le COVID-19 elle passe à 120%. Mais la réalité est bien pire, celle qu’on nous cache et que dévoile Agnès Verdier-Molinié. Dans son dernier livre (« La France peut-elle tenir encore longtemps ? »), elle explique que, si l’on prend en compte le hors-bilan, la dette totale est de 7000 milliards d’euros et non 2650, soit pas loin de 300% du PIB.
Remarquons au passage que, comme le rappelle Agnès Verdier-Molinié, « depuis 1995, nous avons déjà dépensé plus de 1300 milliards en intérêts cumulés de la dette ». 1300 milliards que nous n’aurions pas eu à payer si l’on n’avait pas adopté la « loi Pompidou » qui oblige l’Etat à emprunter aux banques au lieu de s’adresser à la Banque de France pour assurer la création monétaire dont notre économie a besoin.

78% des Français pensent que la France est en déclin (IPSOS, sept. 2020)

Dans un article publié récemment (Le Figaro du 22/04/2022), Agnès Verdier-Molinié explique. « (…) Mettons au point un plan d’économies de dépenses publiques d’au moins 80 Md€ par an, sachant qu’il faudra injecter 40 Md€ de dépenses régaliennes supplémentaires (sécurité, justice, défense). Ces baisses de dépenses doivent être associées à une baisse des prélèvements obligatoires de 66 Md€ (avec notamment une baisse de 25 Md€ des impôts de production). Ces économies sont simples à trouver car nous dépensons 84 Md€ de plus que la moyenne des pays européens pour produire nos services publics, dont les coûts d’une décentralisation imparfaite qui doublonne les strates, pour au moins 36 Md€). Avec ces mesures, la dette aurait baissé de 297 Md€ ; les dépenses publiques atteindraient 50% du PIB (NDR : au lieu de 57% actuellement) et les prélèvements obligatoires 42% du PIB (NDR : au lieu de 45% actuellement).

Abrogation de la loi Pompidou

Sortie de la France de l’UE et de l’euro

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