De la bonne construction de l'Europe

L’épisode de l’Aquarius, un navire de l’ONG SOS-Méditerranée, qui a recueilli 629 migrants au cours de six opérations distinctes dans la nuit du samedi au dimanche 10 juin et que l’Italie a refusé d’accueillir, est révélateur de l’impossibilité de construire l’Europe « par le haut ». Comme le savent les managers, il y a en effet deux manières de constuire un système : en commençant par le haut – le système se compose de telles fonctions, lesquelles se décomposent elles-mêmes en telles sous-fonctions, etc – ou en commençant par le bas, ce qui est le propre du principe de subsidiarité : les communes ont telles compétences qu’elles mettent en œuvre, puis on attribue aux régions ce que les communes ne savent pas faire, ensuite on attribue au pouvoir central ce que les régions ne peuvent pas faire et, enfin, on mandate la Commission de Bruxelles pour prendre en charge ce que chaque Etat pris individuellement ne peut pas faire.
Le principe de subsidiarité, qui est au cœur de la doctrine sociale de l’Eglise, doit être un guide non seulement pour tout chrétien responsable mais aussi pour toute personne soucieuse de mettre en œuvre la loi naturelle. Or il se trouve que le traité de Lisbonne traduit une construction de l’Union Européenne « par le haut » - la Commission de Bruxelles décide d’à peu près tout, et on ne sait plus ce qui reste d’autonomie aux Etats - donc en opposition totale avec le principe de subsidiarité.
C’est tout à fait visible dans la manière dont le TFUE (Traité pour le Fonctionnement de l’Union Européenne) répartit les compétences. Ainsi « L'Union dispose d'une compétence exclusive dans les domaines suivants : l'union douanière, l'établissement des règles de concurrence nécessaires au fonctionnement du marché intérieur , la politique monétaire pour les États membres dont la monnaie est l'euro, la conservation des ressources biologiques de la mer dans le cadre de la politique commune de la pêche, la politique commerciale commune » (Article 3). L'Union dispose ensuite d'une compétence partagée avec les États membres dans les domaines suivants : « le marché intérieur ; la politique sociale ; la cohésion économique, sociale et territoriale ; l'agriculture et la pêche, à l'exclusion de la conservation des ressources biologiques de la mer ; l'environnement ; la protection des consommateurs ; les transports ; les réseaux transeuropéens ; l'énergie ; l'espace de liberté, de sécurité et de justice ; les enjeux communs de sécurité en matière de santé publique, pour les aspects définis dans le présent traité » (article 4). Enfin l’article 5 explique que « Les États membres coordonnent leurs politiques économiques au sein de l'Union ».

En clair, l’autonomie des Etats est réduite à peau de chagrin

Ainsi on impose aux peuples une volonté supérieure dont ils ne veulent pas. L’affaire de l’Aquarius en est un exemple. Elle fait apparaître non seulement des divergences entre Etats mais également des divergences au sein même des partis politiques. C’est ce qui se passe en ce moment au sein de la CDU de Madame Merkel et de « La République en marche » d’Emmanuel Macron.
L’Europe est une bonne idée, à condition de prendre en compte la volonté légitime d’autonomie des populations. Il faut donc la construire en partant du bas et non du haut. Dans toutes les compétences énumérées par le TFUE, une très grande partie peut être assumée par chaque Etat. Il faut donc supprimer tout pouvoir législatif de l’Union Européenne. Par conséquent il faut réduire fortement les pouvoirs de la Commission et supprimer totalement la Cour Européenne des Droits de l’Homme, qui se comporte comme un super-pouvoir. A la place, les compétences nécessitant une coordination européenne doivent être définies dans autant de traités. C’est ainsi que, consensus par consensus, devrait se construire l’Europe.
Prenons l’exemple de l’immigration. C’est à chaque Etat de décider démocratiquement quelle quantité d’immigrés il accepte d’accueillir, en prenant en compte ses ressources financières, la menace pour la survie du pays que représente une démographie en chute libre et, avant tout, sa volonté de préserver une civilisation deux fois millénaire.
Tout cela ne peut se réaliser dans le cadre républicain, car la soi-disant démocratie qui nous est proposée est en fait un cheval de Troie qui ouvre la voie à la corruption des dirigeants, la plupart n’étant que les larbins du pouvoir mondialiste. Seul le rétablissement de la royauté, mettant à la tête des Etats des « rois très chrétiens », pourrait nous sauver de l’anarchie qui permet à l’hyper classe mondialiste de gouverner.

Vive le roi Louis XX

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