Contre la souveraineté du peuple

Le Figaro du 22 octobre titre en première page : « L’école désarmée face à la montée de la violence ». Il s’agit principalement de violences verbales, voire physiques exercées par des élèves à l’encontre des professeurs, mais aussi des rixes entre élèves armés, des harcèlements exercés contre des élèves dans et hors les murs. C’est désastreux pour l’école, car c’est la manifestation de la perte d’autorité des enseignants. C’est aussi désastreux pour notre société car, il ne faut pas se le cacher, ce sont des actes de terrorisme. C’est une forme de guérilla larvée qui s’exerce contre toute forme d’autorité : les enseignants dans les écoles, mais aussi les policiers et les pompiers dans les zones de non droit. Tous ces actes ne sont rien d’autre qu’une préparation progressive à une insurrection islamiste ayant pour objectif de prendre le pouvoir et d’instaurer en France une république islamique.

Que fait le gouvernement face à ses actes aimablement appelés « actes d’incivilité » ? Des sanctions à l’égard des fautifs, et c’est tout. On s’attaque à l’effet mais jamais à la cause. Il y a une cause externe à la société française et une cause interne. La cause externe, nous venons d’en parler, c’est la subversion islamiste. Celle-ci peut être freinée – mais non stoppée – car elle trouve souvent sa source dans les familles. Et l’on en revient à la cause interne : la perte de sens de notre société. Autrefois, dans les années 50, il y avait des leçons de morale dans les écoles primaires. Et c’était la république. Même cela, la république d’aujourd’hui ne sait plus le faire. Pourquoi ? Parce qu’elle est incapable, par construction, de trouver un corps de règles morales qui ferait consensus. Un exemple ? Notre ministre de l’Education Nationale, Jean-Michel Blanquer, vient d’officialiser la théorie du genre dans les écoles : un garçon pourra se déclarer fille, une fille pourra se déclarer garçon, et le changement de prénom correspondant ne sera pas communiqué aux parents !

La république ignore la distinction entre le bien et le mal

La distinction entre le bien et le mal, c’est le peuple qui en décide à travers un corpus législatif très éphémère puisqu’il peut changer au cours du temps, selon l’humeur des parlementaires. C’est ce qu’on appelle la souveraineté du peuple, érigée en principe depuis la révolution française et traduite dans un texte de référence, la Déclaration des Droits de l’Homme et du Citoyen de 1789. Son article 3 dit en effet : « Le principe de toute Souveraineté réside essentiellement dans la Nation. Nul corps, nul individu ne peut exercer d'autorité qui n'en émane expressément ».

Quelle est l’alternative ? La souveraineté de Dieu. C’est sur cette base qu’est construite la royauté : le roi est le lieutenant de Dieu sur terre, ce qui signifie qu’il s’engage à conduire sa politique, autant qu’il le peut, en accord avec les Evangiles. Il découle de cet engagement la mission d’élever la vertu du peuple. C’est tout le contraire de ce que fait la république : par le système des élections dites démocratiques, les candidats à la députation se doivent de tenir un discours qui plaise au peuple. Aussi font-ils appel au cerveau reptilien du citoyen, en cherchant à lui faire plaisir et non à lui demander de faire l’effort d’accéder à la vertu.
Les chrétiens ont oublié ce qu’enseignait Saint Thomas d’Aquin : « Le gouvernement sera donc d’autant plus utile qu’il sera plus efficace à conserver l’unité de la paix ; nous appelons plus utile ce qui conduit plus sûrement à la fin. Or il est clair que ce qui est le plus efficace à obtenir l’unité, c’est ce qui est un par soi, plutôt que ce qui est composé ; de même, ce qui est chaud par soi est la cause la plus efficace du chauffage. Le gouvernement d’un seul est donc plus utile que le gouvernement de plusieurs ». (De Regno)

Il se trouve des chrétiens qui ne voient pas de contradiction dans le fait qu’ils sont pour la souveraineté de Dieu le dimanche, et pour la souveraineté du peuple les autres jours de la semaine. D’ailleurs, ils se donnent bonne conscience en se référant à la parole du Christ : « Rendez donc à César ce qui est à César, et à Dieu ce qui est à Dieu » (Matt. 22, 21). Mais ils oublient que Jésus a dit : « Sans moi, vous ne pouvez rien faire » (Jean 15, 5), ce que Saint Paul a confirmé en disant : « Car il n’y a point d’autorité qui ne vienne de Dieu » (Rom. 13, 1).

En fait, les chrétiens sont dans la même situation que les premiers chrétiens auxquels on demandait d’adorer les dieux romains. On connaît la suite : les persécutions et le martyre. Or vénérer la république, c’est la même chose que vénérer les dieux romains ; c’est de l’idolâtrie. Malheureusement, peu de chrétiens en sont conscients. C’est donc par leur conversion que tout doit commencer.

Rallions-nous à la devise : Dieu – famille - patrie

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