C'est quoi, un projet de société chrétien ?

Quand les francs-maçons ont conspiré pour établir la république, ils ont très astucieusement trouvé un slogan en trois mots : liberté, égalité, fraternité. Et ces trois mots ont tellement l’apparence de la vérité que personne n’ose les remettre en question. Et pourtant nous savons qu’ils sont incohérents. D’une part parce qu’on ne peut obtenir la liberté qu’en abandonnant toute idée d’égalité et parce que, inversement, un gouvernement qui voudrait instaurer l’égalité devrait l’imposer aux citoyens en les privant de liberté.
D’autre part parce que l’article 4 de la Déclaration des Droits de l’Homme et du Citoyen de 1789, qui dit : « fais ce que tu veux, du moment que tu ne gênes pas le voisin » introduit une philosophie totalement individualiste donc tout à fait opposé à l’idée de fraternité.
Et pourtant ce triptyque est toujours là ! La principale raison à cela est que les chrétiens qui, pourtant, savent bien que la Déclaration des Droits de l’Homme a été instaurée pour remplacer le décalogue et établir ainsi une société sans Dieu, n’ont pas su trouver une formule qui caractérise un Etat chrétien. Voici quelle pourrait être cette formule :

DIEU – FAMILLE – PATRIE

Elle s’oppose radicalement au slogan inventé par les francs-maçons et qui figure sur le fronton de tous les établissements publics, notamment les mairies et les écoles : liberté – égalité – fraternité.
En effet, l’homme ne peut être libre que s’il cherche Dieu et s’éloigne du péché, car c’est le péché qui asservit.
La famille, qui est la cellule de base de la société, est tout le contraire de l’égalité : chacun a son rôle et sa place au sein de la famille. Et on peut dire que la société doit être structurée comme la famille, ce qui était vrai du temps des premiers rois, car le roi était reconnu comme le père de tous.
La défense de la patrie se situe à un niveau supérieur à la fraternité, car cette dernière appelle un comportement auquel il manque une finalité. D’ailleurs la fraternité est vide de sens à partir du moment où l’on respecte l’article 4 de la Déclaration des Droits de l’Homme et du Citoyen de 1789, comme nous venons de le voir.
Enfin, le triptyque DIEU – FAMILLE – PATRIE peut se représenter sous la forme d’un « V », la famille étant défendue par Dieu sur le plan spirituel et par la patrie sur le plan temporel. C’est donc, d’une manière sous-jacente, une illustration de la théorie des deux glaives, c’est-à-dire la mise en place conjointe de deux pouvoirs, spirituel et temporel, non pas séparés mais distincts.
Il est important que les chrétiens puissent présenter une identité qui les démarque face à ceux qui les regardent. Ce triptyque en est une bonne représentation.
En quoi ce triptyque résume-t-il un projet de société ? En ce sens que toutes les institutions doivent être polarisées par la référence à Dieu. Par exemple, sur le plan scolaire, toutes les disciplines doivent être enseignées avec une optique chrétienne. Autre exemple : les structures de pouvoir doivent être conformes au principe de subsidiarité. Troisième exemple : le christianisme, instauré en religion d’Etat, implique la négation de la laïcité. Enfin la défense de la patrie implique un Etat souverain.
Ce projet de société chrétien est, logiquement, la royauté. Mais, pour conduire à cette idée tous les chrétiens, avant même de les convaincre du bien-fondé de la royauté, il peut être pédagogique de les réunir autour d’un slogan qui caractérise politiquement notre identité de chrétiens :

DIEU – FAMILLE – PATRIE

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