Une société sans Dieu est-elle durable ?

La république a voulu remplacer la Foi en Dieu par la foi dans la démocratie et dans l’idéologie du progrès. La première a multiplié les conflits internes et externes : par la division du pays en une multitude de groupes sociaux qui se combattent pour exister et par la soumission à des puissances externes qui ont entraîné la France dans des guerres qui ne la concernaient pas. Quant à la science, elle a justifié un développement des techniques au service des puissances financières et des multinationales, mais non au service de l’homme.
La démocratie et l’idolâtrie du « progrès » sont des inventions du « siècle des Lumières », même si l’on a coutume de se référer à l’histoire de la Grèce pour justifier la première. La philosophie des Lumières avait pour objet – il ne faut pas l’oublier – de justifier l’existence d’une société sans Dieu. Or Aristote identifiait trois régimes politiques : la monarchie (le pouvoir d’un seul), l’aristocratie (le pouvoir des meilleurs) et la république (la gestion collective de la Cité). Et il notait que ces trois régimes peuvent dégénérer, la monarchie en tyrannie, l’aristocratie en oligarchie et la république et démocratie (le pouvoir du peuple).
La démocratie est bien – contrairement à la propagande mondialiste – l’œuvre de Satan. Il y a au moins quatre raisons qui condamnent la démocratie :
1) elle demande aux gens de se prononcer sur des questions sur lesquelles ils sont incompétents (exemple : le traité de Lisbonne) ;
2) le peuple est émotif et, bien manipulé, cela débouche sur la fureur du peuple, qu’on appelle l’hybris ;
3) il n’y a aucune vision à long terme, car un élu vise à quatre ou cinq ans, mais jamais à vingt, trente ou quarante ans ;
4) last but not least, derrière une apparente démocratie, il y a toujours une oligarchie qui gouverne. Avec un roi, c’est beaucoup plus clair et, de plus, tout le monde peut se référer à l’Evangile puisqu’il y a un référentiel sur la base duquel on peut juger le roi. Dans les démocraties, par construction, il n’y a pas de référentiel, puisque la démocratie construit, au jour le jour, son propre référentiel.
Quant à l’idolâtrie du « progrès », il faudrait savoir de quel progrès l’on parle, alors qu’il n’y a jamais eu autant de personnes déplacées dans le monde à cause des guerres, que deux milliards de personnes vivent en dessous du seuil de pauvreté et que, même dans un pays développé comme la France, le pouvoir d’achat est en régression depuis au moins vingt ans.
La phrase du Christ est toujours d’actualité : « Nul serviteur ne peut servir deux maîtres : ou il haïra l’un et aimera l’autre, ou il s’attachera à l’un et méprisera l’autre. Vous ne pouvez servir Dieu et l’Argent » (Luc 16, 13). Une société sans Dieu, c’est une société soumise au pouvoir de l’argent.
La doctrine sociale de l’Eglise apporte des réponses qui permettent de croire qu’une alternative existe. L’organisation de la société doit être basée sur le principe de subsidiarité, qui doit s’appuyer sur deux piliers : 1) la participation de tous pour ce qui est des conditions de vie au quotidien ; ceci peut se faire dans le cadre des « corps intermédiaires », principalement les communes et les corporations, c’est-à-dire l’organisation démocratique et spirituelle des branches économiques ; 2) le pouvoir régalien du Roi, entouré du « Conseil du Roi », seul compétent pour prendre des décisions qui engagent l’avenir de la société, à savoir, principalement, la justice, la sécurité intérieure et extérieure et la maîtrise de la monnaie.
Contrairement à la république, qui se moque de savoir si la morale des citoyens progresse ou régresse, le roi a la responsabilité d’élever la vertu du peuple, condition fondamentale pour que celui-ci vive en harmonie, car « Tout royaume divisé contre lui-même court à la ruine » (Matt. 12, 25).