Comment être de droite ?

L’astuce d’Emmanuel Macron fut tout simplement de chasser l’hypocrisie pour revenir à la réalité. Voilà bien longtemps que le Front National dénonçait « l’UMPS », c’est-à-dire cette identité de ligne politique entre l’UMP et le PS. Emmanuel Macron a été jusqu’au bout de ctte logique, ce qui a pour conséquence de réduire à néant les soi-disant partis de droite et de gauche. Le Front National n’échappe pas à cette recomposition politique, lui qui, avec la ligne Philippot, voulait ressembler à un parti de gauche.
En résumé, ceux qui croient survivre s’interrogent sur leur identité et ne réussissent qu’à aligner une série de points de discordance, ce qui ne constitue pas un projet politique. Macron est incontestablement un homme de gauche – d’ailleurs il en est issu – quand il se fait le chantre de la diversité, donc du communautarisme, et quand il affirme que l’islam est compatible avec la République. Il y a donc un grand vide à droite. D’où la question : comment être de droite ?
Si l’on se souvient que l’origine historique des concepts de droite et de gauche date de la révolution, les monarchistes étant assis à droite de l’hémicycle, être un homme (une femme) de droite, c’est adhérer à quatre principes…
Premier principe : reconnaître que la France a des origines et une vocation surnaturelles.
La France est en effet née à la suite d’un miracle qui s’est produit lors du sacre de Clovis. Dans la suite de son histoire, nombreux sont les exemples d’une intervention divine en sa faveur. De ce principe découlent plusieurs conséquences : le refus de la laïcité et du communautarisme et une économie conforme à la doctrine sociale de l’Eglise.
La référence à la laïcité est l’arme dont se servent les islamistes pour imposer progressivement leur pouvoir et détruire le christianisme. Or il n’est pas possible pour un chrétien de mettre toutes les religions sur le même plan, car Jésus a dit : « Je suis le Chemin, la Vérité et la Vie. Nul ne vient au Père que par moi » (Jean 14, 6). Il a également dit : « Tout royaume divisé contre lui-même court à la ruine » (Matt. 12, 25), ce qui condamne tout communautarisme, qu’il soit de nature sexuelle, ethnique ou religieuse. Quant à la doctrine sociale de l’Eglise, elle condamne, indirectement, le Traité de Lisbonne qui établit une hiérarchie de pouvoirs à l’opposé du principe de subsidiarité.
Deuxième principe : la défense de la famille.
Ce principe regroupe en fait ce que l’Eglise catholique appelle « les principes non négociables », à savoir : la protection de la vie de la conception à la mort, la défense de la famille fondée sur le mariage homme-femme et la filiation biologique, la liberté d’éducation et la protection sociale des mineurs.
Troisième principe : la souveraineté nationale.
Sa mise en œuvre s’effectue, au minimum, sur trois plans : une politique monétaire nationale (donc le retour au Franc), la non légitimité de toute instance juridique supranationale, telle que la Cour Européenne des Droits de l’Homme par exemple, et l’importance donnée à la défense nationale. Sur ce dernier point, il est bon de rappeler qu’un Etat n’est respecté au niveau international que s’il a une armée forte.
Quatrième principe : une conception organique des institutions de la république.
La philosophe Simone Weil, en son temps (dans les années 30 du XXème siècle), dénonçait déjà la non représentativité des partis politiques : des cercles de pensée qui ne représentent qu’eux-mêmes. Il faut donc que la représentation du peuple soit établie selon les forces vives du pays. Par exemple, quatre collèges pourraient être mis en place au niveau départemental, représentant les salariés, les entrepreneurs, les familles et les agriculteurs ; chaque collège élit un député, soit environ 400 députés à l’Assemblée Nationale. Quant au Sénat, celui-ci pourrait être constitué d’un représentant par « pays » (il y a environ 4 pays par département) et par arrondissement de métropole, soit de l’ordre de 500 sénateurs.
Ainsi, être de droite consiste à adhérer à quatre principes : la référence chrétienne, la défense de la famille, la souveraineté nationale et une conception organique des institutions de la république.